43ème Donateur: Stéphane Batsal (réalité n°2724)

Béent, autour de bébé, des couches et des couches.
Bébé en fait des tonnes,
des strates, des couches et des couches ;
sa merde découche – pas seulement le soir –
et au carotène elle détonne sur blanc,
bébé-tout immaculé à sa couche,
acculé à sa bouche, tube si chair à maman.
Il en fait trop, des tonnes,
bébé emmerde en strates (du mou, des liquides et de la carotte),
et des tonnes de petits pois – et leur peau qui pèse,
et le poids des pots, des petits et des gros.
D'la luxure anale tout en confettis.
Bébé emmerde et merde et merde sans contrôle :
il a le siège auto aujour de compotes,
les sphincters foudroyants et irrépressibles,
plus encore : tout son moi est dans le siège,
en mai il fait ce qui est blet,
en avril c'est son surmoi que ça jaillit ;
c'est qu'au fil des couches on oublie !
(On aurait tant aimé que ça gicle sur son surlui).
Et pan ! Et paf ! Splash !
D'onomatopées il n'en prend qu'les pets et en continu ;
il vaque en aigu et nous mate aux pets
– ah ! mais le tube raisonne d'anciens crémants !
C’est que des ex, il n'a qu'ça :
autour de bébé des couches de couches
– certaines même découchent de couches –
autour de bébé des couches de merde,
des strates molles de carottes en flux
enrobées de voiles absorbants superposés d'un poil trop odorant
– juste un poil mais toujours un peu trop.

Stéphane Batsal (octobre 2007)
44ème Donatrice: Aubazine Saxett (réalité n°1875)

Elle, regarde la comme elle est belle !!!
Garance métallisée, chromée, polie, lustrée à miracle, superbement carrossée, bien campée sur ses quatre roues caoutchoutées.
Ses beaux yeux en amande de verre : code-phares…
Souriant d’un air conquérant de toutes ses grilles inoxydées.

Elle, regarde la comme elle est neuve !!!
Avec ses courbes ajustées façon « streamlining » des années folles, revisitées contemporain des années molles, elle cache pudiquement ses chevaux sous un capot éblouissant.

Toi, tu l’habites et tu frimes, roulant au pas sur la Croisette, accoudée négligemment à la portière, vitres électriques teintées baissées, l’index appuyé sur la commande d’ouverture de la capote.
Cheveux de garçonne platine, frange coupée ras. Ongles parfaits, carminés, assortis à la carrosserie. Paupières fumées derrière des Ray Ban vintage, dissimulant ton dédain.
Au zéphyr insolent salé, flotte ton carré hermès couleur d’orchidée en colère, imprégné d’un sublime nectar de Vétyver…

Tu te la joue starlette, au ralenti sur la Croisette.
Tes petites fesses rebondies haut plantées, bien calées sur le cuir immaculé des sièges, qui font aussi couchette. Hop ! D’un simple coup de manette judicieusement disposée…
Des fois que… On ne sait jamais…
Quelques pastilles de menthe échappées du paquet, parfument ta boîte à gants, en grelottant à chaque virage ; accompagnant une boîte de condoms…
Il y a aussi de ces petites sucettes sphériques, acidulées, arôme lait-fraise, dont tu raffoles… dans ta boîte à gants.
Il n’y a pas de gants dans cette boîte, car tu conduis à mains nues, à cause de tes ongles en résine de deux centimètres de long.

D’ailleurs tiens, c’est marrant, ils ont mis la même typo et les mêmes couleurs que sur le papier de tes sucettes, youp, là, boum ! Y’a d’la joie !!!

Salut Charles !.
Helloôôô Salvador !
Tu te rappelles l’époque où tu dessinais des emballages de sucettes. Tu te souviens quand t’avais pas encore tes interminables moustaches amidonnées de poisson chat.

Moi, j’emmène balader Jean-Chri Zeller, le beau molosse tondu du bloc « R », à l’œil d’acier bleui comme son Mauser qui ne le quitte jamais.
Un mètre quatre-vingt quinze de muscles et de nerfs précautionneusement assis sur le cuir blanc de mon carrosse à gas-oil, comme quoi même les brutes ont du savoir plaire !!!

Je le laisse conduire, me conduire : parce que je l’aime, et qu’ y’a d’la joie dans l’air…
Puis on roule à tombeau ouvert, vers la Mer.
Non, vers l’Océan Atlantique... On va rendre visite à Jean-Pierre.
Dans ses Landes lointaines, on mangera des magrets fumés et des praires,
On ira faire de la planche à voile sur le Lac d’Hossegor, puis ramasser des coquillages au Pays Basque, dans lesquels on entendra la mer.
Il garera impeccablement la Pythie Corsaire, sur le front de mer.
On baguenaudera et lèche-vitrinera à Biarritz où on prendra des photos ringardes du Rocher de la Vierge avec un appareil jetable acheté dans un Monoprix.
Et on les enverra à tous ceux qu’on déteste à Saint-Martin- d’Hères.
Ils se reconnaîtront parce qu’ils sont divers !!!!

Allez ! Viens Monica-Lou, ma si chère,
Que je t’embarque, sans en avoir l’air,
Dans ma Chrysler à mazout qui augmente l’effet de serre,
Tant pis pour vous, si y’a d’la crise dans l’air
Puisque c’est gratuit, on s’en fout et on n’en a rien à faire,
Tant qu’au moins y’a d’la joie dans l’air !!!!

Aubazine Saxett (octobre 2007)
45ème Donateur : Jean-François Magre

De l’endroit où ce cadre est disposé on ne saura rien. Comme on ne peut rien savoir du décor devant lequel un otage, avec les mains attachées derrière le dos et une barbe que dans d’autres lieux, dans le cours normal de sa vie, il n’aurait jamais laissé pousser, doit lire sous la contrainte un message de ses ravisseurs. L’image diffusée sur les télévisions du monde entier, souvent de médiocre qualité, aplatit toutes ses composantes. Le corps ramassé de l’otage fait allégeance, le mur nu ou un grand tissu suspendu, parfois recouvert d’inscriptions, l’absorbe, sa voix articule consciencieusement le message tenu entre les mains, ne semble pas le contredire, mais le visage est comme brouillé, comme détaché de cette voix, on ne sait s’il bouge effectivement les lèvres ou si ce ne sont que les trames qui tremblent. Parfois un morceau de métal entre et sort du champ à la hauteur de sa tête.

Le cadre détourant l’affiche gondolée servant de support à l’image publicitaire est posé sur une sorte de marche, mais elle n’ouvre sur aucun passage. On peut apercevoir un peu plus de mur dans d’autres « réalités ». Juste devant est pendue cette ampoule nue. Elle est toujours là, parfois décalée jusqu’au bord du cadre, parfois éteinte. Elle pend comme dans un sous-sol quelconque, une prison, un local à poubelle, une cave, ces endroits où s’entassent les cartons remplis de vieux vêtements, les meubles passés, des paperasses. Une vague mémoire héritée d’images vues à la télévision nous revient, de recel et de corps au vitriol, de réunions secrètes et de rats, de tournantes et de cadavres, de cornières tordues et de mob sans roues. La lumière crue souligne ses plis, les traces de son enlèvement peut-être, alors elle se met à parler, sans broncher. Tout ce qu’elle contient se prête avec une facilité désespérante au détournement, à la blague, comme si elle avait prévu de se trahir, elle nous en donne pour notre argent. Il n’y a aucun mérite à relever la contrepèterie évidente « Bois du Muffle », ni à vanner sur le plan à trois auquel ce canapé semble nous inviter, ni à philosopher sur l’étrange motif code barre du coussin. C’est effectivement du « tout cuit ». Le ravisseur devrait la relâcher et la laisser finir de croupir dans la rue ou le couloir de métro dans lequel il l’a ramassé.

Jean-François Magre (octobre 2007)
46ème Donateur : Alexeï Nilytch Kirillov

Le beau jour mon amour. A Chambray-lès-Tours Le bel appartement ce matin qu’elle choisit. c’est jour de marché tu sais. Que nous choisissions. Mon chéri, j’acquis de beaux fruits et Le bonheur de ce putain d’esprit du sud  légumes, regarde qu’elle me vante chaque jour. le beau panier La belle maison que je rapporte dans le beau lotissement.. La vue imprenable L’esprit sud sur les blancs immeubles mon coeur, il est dans l’éclat de ces légumes récemment construits sur l’avenue. que tu vois, Sûr pour aller à la Grange aux meubles, là, dans ce panier c’est pratique,. Il était beau le marché c’est tout droit. ce matin, tu sais, Elle avec tous ces étals achalandés, toutes ces couleurs et sa chierie chatoyantes de marché primeur, que sont ses putains de fleurs les produits et moi qui de notre région tourangelle suis incapable de. Tu sais mon beau me bouger le cul. Avachi sur le tapis beige quand en canisse j’achetais de quoi te préparer des poires et pommes tapées, comme qu’elle souhaitait, tu les aimes tant pour protéger le parquet flottant si propre, sans rayure ;, je croisais mon avilissement tout entier. Michel, tu sais bien, le Brigadier-chef de notre police municipale, il effectuait Ses fleurs à la con, sa tournée matinale je pourrai , il me recommandait bien les lui foutre au cul. C’est pas plus idiot que de ne pas oublier de lui ficher un colin vivant dans le rectum. de te saluer. Respire Peut-être, un peu ces légumes mon trésor. Sens toutes ces bonnes choses que je pourrai lui écraser la gueule je vais contre les belles briques rouges tellement authentiques de nos murs. te préparer ce soir. J’achetais J’imagine un peu aussi ces belles dents, des fleurs la blancheur éclatante mon aimé, pour toi, pour nous, de belles blanches et le contraste immédiat et pures avec les poussières marguerites pour notre maison des briques et le sang.. Tu ne trouves pas Les craquements des dents mon trésor et de la mâchoire qui cèdent des contacts répétés contre le mur. qu’elles siéent avec notre beau logis ? Peut-être, C’est beau je pourrai enfin lever Le secret du bien-être, le nôtre, mon cul il se trouve de ce con de parquet et. l’étouffer dans les beaux coussins lové trop propres du canapé. dans les fruits et légumes de ce panier comme L’assommer les fleurs, les cinq et épanouies marguerites dans le grand vase sur la jolie table la retourner l’enculer, aux angles arrondis et virer ces beaux mocassins légers qu’elle m’offrait. près de la cheminée Ou simplement engueuler un peu la femme de ménage de notre si bel appartement ; je suis tellement heureuse, lui demander de cesser de faire briller le parquet,, mon précieux ma tête, son regard dans mes yeux, je ne peux plus les voir., de ce beau logis que nous aménagions pour notre bonheur. Je vais faire ça, Le calme et repasser ma chemise pour demain et l’apaisement des coloris clairs et ne pas oublier de mettre un savon à Conchita. crèmes de nos meubles, ceux que nous choisissions tous les deux pour notre bonheur.

Alexeï Nilytch Kirillov (novembre 2007)

 
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